Chapitre VII Rechute

Publié le par regimesettartines.over-blog.net

Je vis avec Arthur depuis un mois que je convertis en trente jours sans penser ou presque à Amedeo. Fin de songe, mon amour m’interpelle : « Ton cu sonne, chérie », mon portable dans la poche de mon jean…C’est Daphné. Même là, il reste chic et me fait rire. Nous sommes aujourd’hui dimanche. Le jour des névrosés. Le dimanche est synonyme de dispute pour de nombreux couples. Obligé de dîner avec la belle mère, obligé d’occuper les gosses, de faire la vaisselle des copains squatteurs. Ou encore de suicide alimentaire pour les célibataires trentenaires. Combien se sont retrouvés la cuillère de pâte à tartinée coincés dans la bouche à chialer devant le concert de fin de semaine d’Arte. Avec Arthur la vie est trop facile. Tellement qu’il envisage, peut être un peu vite, la trilogie : mariage, maison, bébé. Rien ne pouvais gâchait le bonheur d’Arthur hormis un peintre au talent indéniable et une maniaque de l’anti-engagement. Le détraqué sentimental que je suis déteste les promesses amoureuses. J’ai déjà donné avec Stéphane. Je n’ai même pas envi d’envisager ma vie demain alors m’engager auprès d’Arthur. Et puis, la vie que nous vivons depuis un mois me va à merveille. Arthur partait souvent en déplacement comme ce week end. Je restais seule avec mes amis et je comptais en profiter.

 

Il était tôt mais je me préparais déjà à sortir. Arthur venait de m’appeler pour me demander la hauteur, en cm, de ma robe. Il était parti la veille pour Paris. Il me manquait déjà. Pourtant, je devais éloigner toute culpabilité pour sortir sans lui et penser à moi. Je rejoignais les filles et Christophe pour le vernissage d’un sculpteur. Arrivée dans la galerie, je retrouvais ma tribu, prés du bar. Christophe pointa du doigt la présence d’Amedeo. Amedeo se trouvait effectivement derrière moi. Nous étions séparés par une fine couche d’humains très snobes. Il était entouré de femmes. Je ne lui donnais aucun signe de ma présence. Mon corps me démangeais, je remuais les épaules en arrière, me grattais le coup. Mon cœur s’emballait. J’ai finalement sauté le pas après moult hésitations et sermons de mes amis. Je compte chaque pas qui me fait aller vers lui. Il fini par me voir. J’hésite à m’approcher mais je suis trop prés pour faire demi tour. Amedeo articule vers moi un banal « Toi ici ?! Comment vas? ». Puis il se tourne vers une brune à côté de lui pour continuer sa conversation. Je reste bouche bé devant son comportement. J’ai l’impression de faire ce genre de cauchemar ou vous vous retrouvez nu au bureau. Il daigne cependant me regarder et poursuit « tu sembles plus détendu ». Mon cerveau bouillonne. Mais ce traître me prend de court tandis que la brune au sein trop parfait s’éclipse, il lance « je suis celib’ aujourd’hui ». Heu !!! Qu’est ce que j’en ai à foutre de son célibat ? Sérieusement. Mais pourquoi je viens de répondre « moi aussi ». Il m’amadou, le peintre mondain redeviens mon Amedeo, doucement et sournoisement. Je suis prise de panique. Fuir ?  Mais je réponds avec fougue « je te retrouve on dirait ». On parle comme si l’on venait de se quitter sous les yeux ébahis de mes amis. Je dois rejoindre les filles et Christophe pour sortir. Il m’embrasse, chaque baiser claque sur mes joues. « Plaisir de te retrouver Laïsse» dit-il avec son plus grand sourire.

 

Amedeo me rappelle dès le lendemain matin. On devait se retrouvait le soir pour boire un dernier verre avant son départ pour son expo à Bilbao. Le soir venu, personne au rendez vous mais avant que la haine contre lui me reprenne, il m’appelle et use de tout son charme pour que je passe chez lui. Il m’expliquera. Chez l’artiste, l’explication fut assez brouillonne quoi que brèves : une affaire de valise. Une fois assise sur ce vieux sofa qui me manquait tant, je me suis sentie bien. Le vide que je ressentais dans ma vie malgré l’amour d’Arthur se colmatait par sa seule présence. J’ai refusé tout verre d’alcool mais pas un bon carré de chocolat comme il avait l’habitude de me proposer. Il a fait l’idiot pour me faire rire, j’anticipais chaque un de ses gestes, je le connaissais par cœur. J’ai prit conscience que j’aimais trop sa présence pour le perdre à nouveau. En fin de soirée, il a insisté pour démêler notre histoire. Il s’est escuser d’avoir donné des signes que j’aurais mal interprété. Il aurait dut mettre de la distance entre nous dés le début. Je ne le regardais pas, je me cachais derrière mon foulard. Je n’aime pas la vérité. Il me regarde avec un drôle d’air. La soirée continue malgré l'interlude « débroussaillage ». Il n’arrête pas de me toucher. Je lui parle « d’un type que je viens de rencontrer et qui compte déjà beaucoup ». Il continue dans sa lancé et fait semblant de ne pas avoir entendu ce que je viens de dire « tu m’attires beaucoup, on fais quoi, on met du barbelés entre nous ?». Le mec éclaircit la situation une seconde avant et me dit que je l’attire trois secondes après. Je me lève pour partir, fatiguée par ce que je viens d’entendre mais pas fâchée. Amedeo me propose à deux reprises de dormir chez lui mais je refuse. Verdict : la situation reste ambiguë et c’est sans doute le moteur de notre relation. Sur le chemin du retour, mon portable vibre et c’est bien sur Amedeo. Voici le résultat de cette échange qui se fini par un set gagnant pour l’artiste.

 

-Tu étais trop mimi ce soir, sa va être difficile de résister 

- Super soirée, je te promets de ne plus rien tenter, plus de bêtises

- C’est bon, parfois les bêtises

- Amedeo… 

- Laïsse ? 

- Oui 

- Oui ! On se revoit quand ?

- Dans la semaine

 

Il y a eu un autre rendez-vous, une semaine après. Amedeo était beaucoup moins bavard et pas aussi attentif à moi que la fois précédente. La soirée passée, j’ai finalement accepté de dormir chez lui. Mais il n’y avait toujours qu’un sofa. On s’est couché ensemble. Je me suis endormi dans ses bras. Au petit matin, il m’a réveillé en passant sa main dans mes cheveux. Je me suis levée avant que la situation dégénère. Je les embrassais comme un ami, il ma tendu la main et je les attrapait et lâchait doucement comme on a des difficulté à quitter un amant. Durant cette « rechute » d’une semaine, je n’ai pas pensé une seconde à Arthur. J’écourtais nos appels et je prétextais toutes sortes d’excuses pour ne pas lui parlais. Amedeo ne m’a plus donné signe de vie après ce rendez-vous. J’ai repris ma romance avec Arthur là ou je l’avais laissé. Arthur ne m’a posée aucune question.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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